Depuis le début de l'année, l'Iran a connu une forte augmentation du nombre d'exécutions, avec plus de 1000 peines capitales appliquées jusqu'à présent, selon des rapports fiables en matière de droits humains. Rien que la semaine dernière, au moins 64 exécutions ont eu lieu, soit une moyenne de près de neuf par jour.
Dans la province du Al-Ahwaz (Ahwaz), au moins 10 personnes ont été exécutées au cours des trois derniers jours seulement. Des rapports indiquent que les militants politiques issus des minorités non persanes sont les plus touchés par ces exécutions, suivis par des activistes culturels et religieux.
Cette vague d’exécutions intervient dans un contexte de tensions internes croissantes, notamment après la guerre de douze jours entre l’Iran et Israël. Les autorités de Téhéran ont profité de ce conflit pour renforcer leur emprise sécuritaire, en particulier dans les régions habitées par des minorités non persanes. Selon des observateurs, le régime iranien a utilisé cette guerre comme prétexte pour étendre son contrôle sécuritaire non seulement sur ces minorités, mais aussi sur la société persane elle-même.
Malgré l’ampleur des chiffres publiés, des militants des droits de l’homme affirment que le nombre réel d’exécutions est bien plus élevé que les chiffres officiels, en raison de la censure médiatique et du manque de transparence dans le système judiciaire et carcéral iranien. L’Iran est en tête de la liste noire des pays qui exécutent le plus au monde. Il est également le premier pays en termes d'exécutions par habitant, et le deuxième en nombre total après la Chine, bien que la population chinoise dépasse 1,4 milliard, ce qui rend le taux iranien beaucoup plus élevé et alarmant.
Alors que les peuples non persans accusent le régime de promouvoir le trafic de drogue dans leurs régions, les autorités continuent d’émettre et d’exécuter des peines de mort contre des accusés de trafic de drogue. Des militants estiment que ces affaires servent de prétexte à l’élimination d’opposants politiques et sociaux sous couvert de légalité.
Des défenseurs des droits humains d’Ahvaz estiment que qualifier l’Iran de "République de l’exécution" n’est plus une métaphore, mais bien une réalité amère qui reflète l’usage systématique de la peine de mort comme outil de répression politique et sécuritaire.